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LA POLLUTION DE L’AIR INTÉRIEUR : UN RISQUE MAJEUR POUR LA SANTÉ

LA POLLUTION DE L’AIR INTÉRIEUR : UN RISQUE MAJEUR POUR LA SANTÉ

LA POLLUTION DE L’AIR INTÉRIEUR :

UN RISQUE MAJEUR POUR LA SANTÉ

L’AIR RESPIRE, UN DANGER INVISIBLE

La pollution de l’air est une altération de la qualité de l’air caractérisée par la présence de contaminants susceptibles d’impacter la santé humaine.

LES TYPES DE CONTAMINANTS

L’air intérieur peut contenir trois types de contaminants :

  1. des polluants chimiques gazeux (monoxyde de carbone, composés organiques volatils…),
  2. des biocontaminants (moisissures, allergènes…),
  3. des particules et des fibres (amiante, laine de verre et autres fibres minérales artificielles, particules diesel…).

LES SOURCES DE CONTAMINANT

Les sources de ces contaminants sont multiples : l’activité des occupants des espaces, les matériaux de construction et d’aménagement, les équipements, le renouvellement et le conditionnement de l’air (ventilation, extraction, climatisation), les appareils de combustion, les procédés de nettoyage, etc.

Par exemple, le formaldéhyde, une des substances dangereuses pour la qualité de l’air, peut être émis par des matériaux d’isolation, par des produits dérivés du bois aggloméré ou contreplaqués, par des colles et enduits, par des revêtements (peinture, textile) ainsi que lors de l’utilisation de certains produits de ménage (lingettes).

La pollution de l’air extérieur ainsi que celle des sols peuvent également contaminer l’air intérieur.

Nous passons environ 90 % de notre temps dans des environnements clos ou semi-clos (métro, tunnel routier…), dont au moins un tiers de notre journée dans un lieu de travail.

Ce type de pollution représente un danger invisible pour la santé de l’ensemble de la population. Pour toute entreprise, la qualité de l’air intérieur devrait être une préoccupation majeure.

En effet, en dehors des lieux de travail, chacun est libre de limiter son exposition aux polluants, par exemple, en aérant plus fréquemment son logement, en restant davantage dehors ou en choisissant des produits d’entretien non nocifs.

En revanche, sur le lieu de travail, une personne a moins de moyens d’action. Ce sont donc les chefs d’établissement et les gestionnaires des bâtiments qui doivent limiter au maximum l’exposition aux polluants, afin de protéger la santé des salariés.

LES POLLUANTS DANS LES BÂTIMENTS TERTIAIRES 

Les principaux contaminants de l’air intérieur des immeubles de bureaux sont des composés organiques volatils (COV), l’ozone ainsi que les particules fines et ultrafines. Ils sont émis par les imprimantes, les photocopieurs, les ordinateurs, les produits d’entretien et les systèmes mécaniques de ventilation et climatisation.

En France, les études sur la qualité de l’air dans les bâtiments de bureaux sont peu nombreuses par rapport à celles réalisées pour les logements et les écoles.

De 2010 à 2014, le projet de recherche européen Officair, a étudié la présence de polluants dans l’air intérieur et le confort dans 167 bâtiments de bureau[1]. Les premiers résultats, révélés par l’Observatoire de la Qualité de l’Air intérieur (OQAI), coordonné par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB), font état, pour la partie concernant la qualité de l’air, de concentration de contaminants (terpènes), émis par les produits d’entretien, en quantités plus élevées que celles des autres COV.

Les résultats montrent aussi que la qualité de l’air varie en fonction de la saison : les concentrations en formaldéhyde et en ozone sont plus élevées en été ; en revanche, les concentrations de benzène, le limonène (un des terpènes) et le dioxyde d’azote sont supérieures en hiver. Enfin, la qualité de l’air varie également selon l’étage du bâtiment. Les étages inférieurs sont les plus pollués.

En France métropolitaine, en juin 2013, l’OQAI a démarré une campagne nationale sur un échantillon d’environ 300 immeubles de bureaux de plus de 50 personnes pour évaluer la qualité de l’air intérieur, le confort et la santé perçus ainsi que les caractéristiques techniques des bâtiments. Les résultats ne sont pas encore disponibles.

Ces études reflètent la prise de conscience de l’importance des risques liés à la pollution de l’air. Les données sur les immeubles de bureaux pourront servir de base pour améliorer la qualité de l’air dans les bâtiments existants et orienter le choix pour les immeubles à construire.

LES RISQUES POUR LA SANTÉ LIES À LA POLLUTION DE L’AIR INTÉRIEUR

Une qualité de l’air dégradée peut conduire à un mal-être et à des problèmes de santé. Quand plusieurs salariés présentent des symptômes communs, tels que maux de tête, fatigue, irritation des yeux, du nez, de la gorge et de la peau, toux, modifications sensorielles, étourdissement, vertiges, manifestations allergiques, il s’agit d’un Syndrome du bâtiment malsain (SBM). Ce dernier constitue un problème courant de la santé environnementale.

L’affection peut conduire à des tensions sociales, des plaintes, voire à l’exercice du droit de retrait.

Le SBM peut par exemple survenir dans un bâtiment rénové ou réaménagé, suite à l’émission de COV (peintures, mobiliers neufs) ou par défaillance des systèmes de ventilation. En revanche, l’exposition chronique aux polluants dans les conditions de travail habituelles est rarement perçue comme un danger. Cependant, cette exposition a un impact sur la santé, notamment des effets à long terme sur le système cardio-vasculaire et respiratoire. Elle peut également nuire à la productivité et à la vigilance des salariés.

LA PRÉVENTION DES RISQUES

Pour limiter les risques de pollution, il est notamment conseillé d’aérer régulièrement les locaux par l’ouverture des fenêtres des bâtiments, quand cela est possible. En effet, l’isolation des bâtiments modernes, pour économiser l’énergie, conduit à un état de confinement des espaces de travail, exposant de manière excessive aux polluants de l’air intérieur.

Une maintenance régulière des équipements d’aération et de ventilation est également nécessaire. S’ils sont mal entretenus, ils deviennent source de pollution : les filtres saturés émettent des nuages de poussière, les moisissures se développent dans les humidificateurs, l’encrassement des gaines réduit des débits d’air…

L’air extérieur dans les zones urbaines est très pollué et introduit dans les espaces davantage de contaminants. Dans le cas d’aération par l’ouverture des fenêtres, tous les polluants extérieurs, gazeux et particulaires, pénètrent dans le bâtiment, particulièrement dans les étages inférieurs. La France vient d’être condamnée par la Cour de Justice de l’Union Européenne (CJUE) — arrêt du 24 octobre 2019 — pour manquement aux obligations issues de la directive qualité de l’air de 2008, ayant dépassé de manière systématique et persistante la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote depuis 2010[2].

Lors du traitement de l’air par la ventilation mécanique, une partie des particules est retenue par les filtres. Quant aux contaminants gazeux, notamment les oxydes d’azote, ils traversent ces filtres et se retrouvent dans l’air intérieur. L’utilisation de filtres au charbon, pouvant les piéger, reste exceptionnelle dans les immeubles tertiaires.

CE QUE VOTRE EXPERT ISAST PEUT APPORTER AUX ÉLUS DU CSE EN MATIÈRE DE POLLUTION DE L’AIR

La survenue de symptômes collectifs dans un bâtiment ou dans une partie du bâtiment est le motif le plus fréquent d’appel à un expert.

Le diagnostic du SBM (Syndrome du bâtiment malsain) et son traitement sont difficiles, en raison de la complexité des causes probables. La problématique dépasse le seul diagnostic technique. Les intervenants de type bureau de contrôle technique, souvent appelés en premier à intervenir dans ces situations, sont désarmés par exemple, face à la présence de polluants multiples dont les teneurs dans l’air de chacun d’eux ne dépassent pas les valeurs limites d’exposition professionnelle.

L’analyse de chaque situation doit intégrer l’évaluation des aspects techniques, médicaux, organisationnels, managériaux, sociaux et humains. La gestion de la crise, relative au SBM, doit prendre forme d’une démarche collective et collaborative, mobilisant des ressources internes à l’entreprise, dont les acteurs de la prévention de la santé, notamment le médecin du travail, et en faisant également appel à une expertise externe pour analyser et coordonner l’ensemble.

ISAST propose une démarche pluridisciplinaire. Les facteurs susceptibles d’être à l’origine d’un SBM sont étudiés par des spécialistes.

L’évaluation peut inclure

  • des investigations techniques (recherche de substances et mesure de leur teneur dans l’air, analyse critique des mesures, évaluation des systèmes de ventilation par un architecte et par un hygiéniste),
  • épidémiologiques (analyse des plaintes, entretiens individuels avec le personnel, questionnaires, reconstruction de la chronologie des événements, etc.),
  • et organisationnelles (entretiens avec les responsables des bâtiments et des acteurs de la prévention).

A partir de toutes ces données, des hypothèses sur les causes les plus probables sont élaborées par l’équipe pluridisciplinaire. Cette dernière formule ensuite un ensemble d’actions curatives ou palliatives à réaliser afin de remédier aux problèmes.

Contrairement aux campagnes de mesures coûteuses incluant des prélèvements suivis d’analyses par un laboratoire, qui ne sont pas tout le temps nécessaire, nous réalisons systématiquement l’évaluation du renouvellement d’air.

Les experts d’ISAST utilisent de nombreux critères afin de déterminer si l’apport de l’air neuf est suffisant pour diluer la pollution émise à l’intérieur d’un espace de travail :

  • le caractère et l’intensité des activités polluantes,
  • les débits d’air nominaux et réels, l’équilibre entre l’air introduit et l’air extrait, l’emplacement des bouches d’aération, le monitoring des teneurs en dioxyde de carbone, de l’humidité relative, etc.

Nous analysons également l’impact des rénovations et des réaménagements des espaces de travail sur la qualité de l’air.

Un cloisonnement, tel que la création d’une salle de réunion, d’un box ou l’installation d’une porte intérieure, est susceptible de réduire l’aération d’un espace, voire de priver son occupant de tout apport d’air neuf.

Autre exemple, une densité d’occupation plus élevée peut conduire à un manque d’apport d’air neuf par personne. En conséquence, une modification du système de ventilation sera nécessaire. Les experts d’ISAST, sollicités en amont, peuvent aider à prévenir la création de cette situation de risque pour la santé des salariés.

Les consultants d’ISAST apportent également leur expertise relative à la gestion de la qualité de l’air lors de la conception ou du réaménagement des espaces dits à pollution spécifique. C’est notamment le cas des locaux dédiés à l’impression et à la reprographie ainsi qu’aux cuisines. La ventilation des lieux de stationnement de véhicules, notamment des parcs souterrains, peut également faire l’objet des analyses menées par ISAST.

Nos interventions sur le terrain, combinant observations et entretiens, permettent d’identifier certains facteurs contribuant à la dégradation de la qualité de l’air : le recours à un masquage d’odeurs, d’écarts dans les procédures de nettoyage et d’entretien des locaux et des équipements, la rareté d’aération par l’ouverture de fenêtres, l’obstruction des bouches d’aération, le manque de signalement et de remontée de problèmes au chef d’établissement ou au médecin du travail, etc.

Concernant les lieux de travail implantés sur un site pollué ou à proximité de sources de pollution extérieure (entreprise voisine, axes routiers, gares ferroviaires), les consultants d’ISAST peuvent être sollicités pour évaluer l’impact sur la qualité de l’air et proposer des mesures à mettre en place pour préserver la santé des salariés.

Tous ces outils permettent de sensibiliser les représentants du personnel, et à travers eux les salariés, ainsi que les chefs d’entreprises aux problématiques de la qualité de l’air et de contribuer à la prévention des risques.

[1] L’échantillon comprenait des Immeubles neufs ou réhabilités depuis moins de 10 ans, situés dans huit pays européens : Espagne, Finlande, France, Grèce, Hongrie, Italie, Pays-Bas et Portugal.
[2] Douze agglomérations sont concernées par les dépassements de la valeur limite du dioxyde d’azote : Paris, Marseille, Lyon, Nice, Toulouse, Strasbourg, Montpellier, Grenoble, Reims, Clermont-Ferrand, Toulon ainsi que la vallée de l’Arve (Mont Blanc).